Tête en bas, regard triste
Ombres discrètes et lentes, têtes en bas, regard triste
Le pas mal assuré, les yeux sur le pavé
Cane et cabas en main, évitant les cyclistes
Avançant doucement, ressort désactivé
Pardessus défraîchi, paletot cache-misère
Portant du temps passé nombre de cicatrices
La perte d’autrefois, les oublis d’avant-hier
L’angoisse de finir parqué dans un hospice
Seul à seul, rétréci, le dialogue se fige
A la sieste les rêves, à l’écran les échanges
Nul ne lui parle plus, motus, ça fait des piges
A deux, c’était avant que l’autre tutoie les anges
Je les vois, je me vois, déjà je m’imagine
Traîner au fil des rues, tête en bas, regard triste
Ne trouvant plus de fioul à mettre dans la machine
Pour parcourir enfin mon dernier tour de piste
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