Premières lueurs pâles dans
les bars moroses un matin de novembre d’autrefois, la lumière des réverbères se
reflète dans les flaques sur le trottoir où résonnent mes pas, je ne suis
encore qu’une ombre à cette heure-là.
La pluie redouble, j’attrape
un bus qui passait par là, fini le silence, il y a de la vie, des gens sont
assis, des gens sont tassés, ça parle, ça rit, ça discute... Je m’insère dans
ce brouhaha, j’observe et j’écoute.
La fille que j’ois est
amère, sa voisine est sa mère, et son père n’est pas là. Il est sous terre,
crevé, las des primes, de jouer les héros pour quelques euros par mois, ça le
saoule, huit heures un quart serré dans la foule du mets trop de monde dans ses
wagons engoncés...
Laissez passer les fous, les
explosés, les ambitieux et les esclaves qui s’enfoncent sans s’offenser dans un
tunnel dont ils ne sortiront jamais même s’ils croient provisoire cette panne
d’escale, à tort, même s’ils espèrent un jour atteindre la surface et
renaître...
Atteindre la surface et
renaître.
Photo Ouest-France. Ouvrez le ban! Le banc du jour |
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