Personne n’est vraiment mauvais, c’est le monde qui
nous entoure, qui nous influe, qui nous étouffe, c’est la folle exigence de la
vie, du corps, de l’envie, c’est la vanité, c’est la formidable illusion de
liberté et d’autodétermination, c’est l’infinie mécanique du déroulement des
jours, qui nous conduit qui nous propose plaisirs, déplaisirs, haines et
amours, c’est l’intensité, c’est le foudroiement, par la beauté, par l’émotion,
par l’engagement, et la douleur indicible par la trahison, les remords, la peine,
la douleur et la mort.
L’animal être que nous sommes n’est que le jouet d’un
décor, d’un scénario, d’une mise en scène, mêlant comédie et drame dans ce
passage à l’acte, ce feuilleton universel et récurrent, dans l’obscurité ou en
pleine lumière, tenant plus ou moins compte du conseil des souffleurs, tantôt
fuyant, tantôt cherchant les applaudissements.
L’animal être se jette dans la trame, il joue et
rejoue de ses charmes pour durer, pour prolonger la représentation, pour
oublier le terme inéluctable, en quête d’une solution ou d’un sésame, mais le
temps passe et le mot fin que rien n’efface, envahit la scène, le rideau se
ferme, et les yeux une dernière fois, il n’y aura pas de rappel.