La
première fois qu’elle le vit, il peignait des fleurs sur un mur,
des fleurs-femmes, ou des femmes-fleurs, peu importe, elle trouva ça
joli.
Elle
l’aperçut une autre fois encore, il dessinait sur le gris du pavé,
un homme et une femme enlacés, elle trouva ça réussi.
La
fois suivante, il était entre deux agents , le visage tranquille, il
se laissait emmener, elle trouva ça étonnant.
Un
jour qu’elle se promenait, elle fût prise au milieu d’une foule
compacte sur la grand-Place, on entendait des roulements de tambours,
elle se faufila tant bien que mal pour voir, l’incertitude lui
sembla durer une éternité, un étrange pressentiment la tenaillait.
Son regard découvrit enfin, là qui se dressait, agressive, la
potence, et sur les planches de bois il était là, les yeux
tranquilles, les mains attachées dans son dos. Etrange toujours,
cette sérénité, ce calme...
Un
homme en uniforme déroula un long parchemin et lu, ce fût long,
presque angoissant, la foule avide attendait. Elle pensa, un peu, que
peut-être elle l’aimait.
Le
bourreau passa enfin la corde autour de son cou, il était calme,
exaspérément
calme. L’exécution fut brève, et la tranquilité n ‘avait
pas quitté son visage.
Elle
resta longtemps à contempler le spectacle de cet homme pendu que la
vie avait depuis longtemps abandonné, et après avoir bien retourné
tout ça au-dedans d’elle-même, elle trouva ça.. dommage.
Ouvrez le ban: Le banc du jour
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