Chaque matin, je me réveille, je suis plus vieux, même au soleil, je suis plus vieux.
J’en ai battu du pavé et je suis passé devant tant de choses que je n’ai pas vues et qui peut-être n’existent plus. Je n’ai pas su fixer dans ma mémoire cet éphémère. Que reste-t-il de mes hiers ? Des bribes de passé tronquées. A redorer les souvenirs, quel dommage ce serait de partir, tout était tellement beau !
L’âge nous met à genoux, je voudrais que tu me sortes de la tête, âge, je rêvais, je sors des nues, âge, finis délices, je me sens tout fripé, elles ont peu d’espoir de plaire aux fées, mes rides, cassé je suis, bien incapable de rattraper les feuilles envolées de mon éphéméride. Pâle, le tain du miroir me renvoie l’image de mon visage sans teint.
Alors, d’abord, nettoyer dans la tête, libérer ce reste de souffle de vie qui s’entête, retrouver l’énergie résiduelle, un café, une douche, des vitamines, un morceau de musique, un livre, un journal, sortir, marcher, s’imprégner du décor, regarder, écouter, échanger.
Chaque matin, je me réveille, je suis plus vieux, même au soleil, je suis plus vieux, tout le monde est plus vieux, sortez les parapluies !
Ouvrez le ban! Le banc du jour
