mardi 30 janvier 2018

Coup de blues

Mémo d'avant, mes mots d'alors (38)

J'étais ce jeune homme qui écrivait des textes et des chansons..

Coup de blues
C'est ma mouse
Elle me loose
Tout mon flouze
Dans des houses
Qu'elle se choose
Dans des houses
Pour les mouses
Quand à moi
J'attends là
Je n'sais pas
Dire pourquoi

C'est always la même chose
On goto
Je lui send plein de roses...

Elle s'en fout...

















Ouvrez le ban! Le banc du jour

lundi 29 janvier 2018

Usage de faux




L’épicerie aux vertes ramures embaumait le ciel de senteurs océanes, les kiosques débordaient de nouvelles belles et laides de sexe indifférent, les rats mordaient, les ânes bréaient ; un député courait après sa culotte, veste retournée, tandis qu’à la porte de l’église une vieille nonne roulait une galoche à un pote de régiment…

C’est alors que l’évènement se produisit, violent, inattendu, inévitable et terrifiant : Vasy entra dans la boulangerie !

Reboutonnant vivement ses chaussettes, le boulanger réagit brusquement :
« Qui êtes-vous? D’où venez-vous? Vous avez vos papiers ? »

Vasy lui répondit sans se troubler :
« Je-suis-un-jeune-homme-bien-comme-il-faut-qui-travaille-dans-un-bureau-dans-le-respect-des-lois-et-de-son-employeur-et-tout-ça-et-tout-ça, j’ai mes papiers et je voudrais un litre de lait. »

« Ah ! Mais c’est impossible, mon garçon ! » rétorqua le boulanger, (qui n’était autre que le commissaire Ahrien)..

« Et pourquoi, s’il vous plaît ? »
« Qu’est-ce que vous faites exactement dans votre bureau ? »

Vasy comprit le piège, mais il était trop tard pour reculer…
« Je sème, je moissonne, je bats, je lie, je bois, je mange, je baise, je dors… »

Le commissaire Ahrien, (qui n’était autre que le boulanger), eut un rictus méchant :
« Et qu’utilisez-vous donc pour faire votre travail ? »
« Des grains, des faux… »
« Ah ! Je vous tiens, mon gaillard ! Vous utilisez des faux ? »
« Ben, oui, quelquefois… »
« Je vous arrête pour usage de faux ! »

La menace tomba comme un pavé dans une assiette de soupe !!


Vasy sortit une bouteille consignée de sa poche, comme une bête traquée :
« Vous ne m’arrêterez pas ! »

Le boulanger, (qui n’était autre que le commissaire Ahrien) avait découvert le pot-aux-roses, le pot-au-feu, le pôle sud, le pôle emploi et le pôle magnétique, mais il avait maintenant le sentiment d’être le pot de terre contre le pot de fer. Il se jeta par-terre à quatre pattes.

Étonné, Vasy s’enquit : « Qu’est-ce que vous faites ? »
« J’ai perdu mon sang-froid »
« Vos fours sont si chauds, pas étonnant ! »
« Oh, ce sont des petits fours »
« Vous les vendez cher ? »
« Pas plus que ça .»
« Donnez-m’en dix .»

Vasy sortit son paquet et lui derrière, la journée s’annonçait belle..

Malheureusement, l’inquiétude prit le pas sur la bonne humeur sur le pas de la porte quand Vasy ramassa des lettres amassées sans l’être tant le désordre était grand..

Il décacheta la première enveloppe nerveusement, et, dépliant la feuille de papier plus nerveusement encore, il commença à lire entre les lignes avec difficulté tant c’était mal écrit, (surtout entre les lignes) :

« Mon ami amour amant à moi »

« Tu ne te souviens pas de moi, ni moi de toi, je me souviens très bien de t’avoir oublié. Pourtant, va savoir pourquoi, il y a comme un vide au fond de moi, une sorte de trop plein, quoi... »

« Tu vas rire quand je vais te dire que l’oubli du jour ne masque plus le souvenir de la nuit. Hier, je n’ai pas dormi de la journée, c’est la larme qui a fait déborder l'oeil. »

« C’est le désespoir qui m’a fait t’apercevoir cette nuit dans mon délire. Assise dans ma baignoire, je t’écris donc ces quelques lignes entre les lignes de ta feuille d’impôts, espérant bien-sûr que la mauvaise nouvelle de l’acompte provisionnel te semblera, par ma tendresse, un peu plus belle. »

« Je ne t’embrasse pas, j’ai du savon sur le nez.. Et puis ferme la porte en sortant, tu ne voudrais pas que j'attrape froid ? »

« Ta tienne en peine qui t’aime »



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dimanche 28 janvier 2018

Ma Line

Mémo d'avant, mes mots d'alors (37)

J'étais ce jeune homme qui écrivait des textes et des chansons..


Libre service ESSO et seau d’eau dans la gueule, ça tombe et tombe à Sceau, rafales et mon pépin s’envole.

Je dégouline, Line, je dégouline et t’es pas là, et ce n’est pas la première fois que je piétine, Line, en rade sur les abords de l’autostrade, et que tu n’arrives pas, et que tu n’arrives pas...

C’est le dégoût, Line, c’est le dégoût de moi, regarde-moi, j’ai l’air de quoi ?

Tu n’y es pour rien, Line, c’est pas toi qui me retiens, mais moi qui m’attache, c’est moi la tâche, plus je tire, Line, plus je serre les liens, plus je suis lâche et plus ça sert à rien...

Nom d’une pipe, Line, je m’agite dans tous les sens, je ne peux défaire les nœuds.

J’ai beau, pour la frime, faire colère, jouer l’haineux, je reste là, je dis viens là, tu es ma Line...

Regarde-moi, je suis à tordre, à se tordre de rire, je fais pitié !

Chez le fleuriste, ce bouquet est ce que j’avais trouvé de mieux, y a plus que des tiges, Line, c’est un vestige, des fleurs en friches, mais je m’en fiche, plus besoin de vase, Line, de vase, Line.

Je ne sens plus rien, je suis comme un rhume, comme une fierté posthume, je n’ai plus d’amour propre, je rampe, ou plutôt, je nage à présent.

Je te déteste, Line, mais dans la bruine te voilà, « tu m’attendais, excuses-moi, je n’ai pas vu le temps passer, mais tu es trempé ! ».

Et tu t’esclaffe, Line, tu passes ta main dans mes cheveux, tu m’ébouriffes, tu ris des yeux, à gorge déployée, tu te moques de mes fleurs, de mes fleurs à jeter, et tu l’emportes encore, et tu m’emportes encore, et j’ai déjà pardonné...


Plus besoin de vase, Line....

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vendredi 19 janvier 2018

Éphémère beauté


Un soleil pour bronzer l'éphémère beauté des mères à la mer et des filles de l'été, un soleil pour nous brûler, un soleil.
Une lune pour reposer l'éphémère beauté des mères à la mer et des filles de l'été, une lune pour nous bercer, une lune.
Des fleurs pour couronner l'éphémère beauté des mères à la mer et des filles de l'été, des fleurs pour se quitter, des fleurs.
Des larmes pour oublier l'éphémère beauté des mères à l’amère et des filles de l'été, des larmes pour nous laver, des larmes.
Une femme et ne plus jamais regretter le soleil, la lune, les fleurs et l'été, une femme pour exister tout au long des années..

Ouvrez le ban! Le banc du jour