dimanche 28 janvier 2018

Ma Line

Mémo d'avant, mes mots d'alors (37)

J'étais ce jeune homme qui écrivait des textes et des chansons..


Libre service ESSO et seau d’eau dans la gueule, ça tombe et tombe à Sceau, rafales et mon pépin s’envole.

Je dégouline, Line, je dégouline et t’es pas là, et ce n’est pas la première fois que je piétine, Line, en rade sur les abords de l’autostrade, et que tu n’arrives pas, et que tu n’arrives pas...

C’est le dégoût, Line, c’est le dégoût de moi, regarde-moi, j’ai l’air de quoi ?

Tu n’y es pour rien, Line, c’est pas toi qui me retiens, mais moi qui m’attache, c’est moi la tâche, plus je tire, Line, plus je serre les liens, plus je suis lâche et plus ça sert à rien...

Nom d’une pipe, Line, je m’agite dans tous les sens, je ne peux défaire les nœuds.

J’ai beau, pour la frime, faire colère, jouer l’haineux, je reste là, je dis viens là, tu es ma Line...

Regarde-moi, je suis à tordre, à se tordre de rire, je fais pitié !

Chez le fleuriste, ce bouquet est ce que j’avais trouvé de mieux, y a plus que des tiges, Line, c’est un vestige, des fleurs en friches, mais je m’en fiche, plus besoin de vase, Line, de vase, Line.

Je ne sens plus rien, je suis comme un rhume, comme une fierté posthume, je n’ai plus d’amour propre, je rampe, ou plutôt, je nage à présent.

Je te déteste, Line, mais dans la bruine te voilà, « tu m’attendais, excuses-moi, je n’ai pas vu le temps passer, mais tu es trempé ! ».

Et tu t’esclaffe, Line, tu passes ta main dans mes cheveux, tu m’ébouriffes, tu ris des yeux, à gorge déployée, tu te moques de mes fleurs, de mes fleurs à jeter, et tu l’emportes encore, et tu m’emportes encore, et j’ai déjà pardonné...


Plus besoin de vase, Line....

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