mercredi 3 avril 2019

On nous somme de consommer, consommés nous sommes.

Notre monde est un magasin bien encombré, dans ses allées danse une foule dense, bruyante et affairée à flairer les bonnes affaires à faire.

Il y a là sur les étals tout ce que l’homme produit de chimique ou de végétal, la pharmacie du bien-être.

Il y a là, à n’en pas douter, du thé, sacs à main, saccharose, chemisiers, parfums, cafés , moka, cabas, cacao, bracelets, saucisses, œillets, cochons,  dindes, martingales, foulards, papier de soie, carottes à la crème et crèmes au carotène, poires William ou Belle-Hélène, graines de sésame, pelles à gâteau, topinambours, savon liquide et radis noir, sirops d’orange et grenadine. 

Il y a là les beaux costumes, cravates baskets, raquettes, chaussettes, entonnoirs, couteaux, fourchettes, assiettes, pinces et tournevis, reproductions de Klimt ou de Matisse, lessives qui ravivent les couleurs, ou nettoient tout du sol au plafond, guitares, flûtes et violons, enceintes acoustiques, encaustiques et chiffons, chaussures à talon, bas, collants, ballerines et chaussons, machines à battre, à moudre, à mixer, à congeler, à cuire, à laver, à sécher, tout, tout pour nous et la maison, tous ces merveilleux cadeaux que nous offrent toutes sortes de combustions, de destructions collatérales et radicales... 

Il y a là écrans fascinants pour fasciner, téléphones, consoles et jeux-drogues, tabac, bières en canettes, vins et spiritueux, tous ces pourvoyeurs d’excès lents excellents pour le rêve, l’oubli et l’addiction…

Il y a là aussi, bien sûr, les voitures, les avions, les bateaux, les villas en bord de mer, les safaris, les voyages pour Cythère, et beaucoup de fumée que le soleil éclaire encore, tant que faire se peut.

Et trois petits points, et trois petits points, des petits points pour la suite, des petits points j’en ai plein. 

De toute façon, un point final n’arrêtera rien, la faim du monde humain est sans limite, sinon sa propre fin. 

Jusqu'à ce terme l’et cætera sera...  Pauvre genre humain que l’excès terrassera...





































Ouvrez le ban! Le banc du jour




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire