lundi 2 juillet 2018

Pays imaginaire


La solitude aidant, je retourne dans ce pays imaginaire où l’on m’avait laissé la liberté de mourir, un pays où toutes les fleurs saignaient du plus beau rouge, exhalant un parfum de chairs pourries, de plaies séchées, et rappelaient au goût quelques saveurs oubliées..

Ce pays vieillit, s’use avec le temps, comme s’use la frontière avec le monde des vivants, élimant mon apparence comme mon imagination.

Et pourtant, je m’y réfugie encore, quelquefois, quand je me sens déchet ou déchu, quand mes mots eux-mêmes ne me comprennent plus rendant l’écriture difficile et mes efforts pour composer mes toiles et mes étoiles désespérément vains.

Je me confonds à la terre rougie de sang et j’attends.

 L’attente est souvent longue mais c’est un autre temps, autre-chose que des aiguilles qui tournent, qu’un tic tac agaçant. 

C’est autre-chose qui palpite au pays de mon sang, c’est serein et apaisant quand l’espoir revient et que je quitte enfin les entrailles de mon pays d’à côté du temps.

Alors je refais surface, mais je sais bien qu’au moindre vide, la solitude aidant je retournerai me réfugier dans ce pays imaginaire où l’on m’avait laissé la liberté de mourir..











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