lundi 2 septembre 2024

Les bancs

 Il y avait un banc, rue Caumartin où l’on se retrouvait souvent le soir avec mon copain et la belle. J’étais amoureux, maladroit, adolescent, sentimental, je ne voyais qu’elle, le cœur ouvert à tous les émois... Elle, elle était libre et sans entraves, comme portée par le vent, physique avant tout. Pendant une heure ou deux, on chahutait, on discutait, on plaisantait, on regardait les gens passer, on refaisait le monde. Nos voix fortes, nos éclats de rire de grands gamins égayaient le décor assombri entre la Madeleine et les Grands Magasins.
Le temps a passé, mais ce banc est resté dans ma mémoire... Moments magiques, élans spontanés, foi en l’avenir, certitude de posséder toutes les clés.

Bien des années plus tard, avec la femme dont j’ai partagé toute la vie, la mère de mes enfants, et que j’aime encore au-delà du temps, nous avons souvent au fil des errances occupés des bancs ici et là comme pour appuyer sur le bouton pose, pour respirer, partager nos impressions, décrire nos émotions, nous assoir serrés et nous embrasser...

Quand je croise un banc dans la rue, à la campagne, au bord de la mer, ou dans un jardin, je ne peux m’empêcher de ressentir une forte nostalgie, troublante mais agréable, mélancolique mais bienfaisante...




























Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Fin d'été à l'Arboretum

                              Ouvrez le ban! Le banc du jour