mardi 13 février 2018

Déraison d'acier

Mémo d'avant, mes mots d'alors (41)

J'étais ce jeune homme qui écrivait des textes et des chansons..

N'avez-vous jamais vu fermer la maison aux murs d'acier, l'agent bavant d'autorité et ceux qu'on n'entend plus crier?
Tous ceux qui crient dans la machine, partout d'Europe en Chine, à coups de pioches au fond des mines, ou contraints en usine, esclaves de nos forces divines.
Les mains fiévreuses enserrent un engin, répètent un geste, ils suent, suent toujours, n'en disons rien, et s'ils ruent, on les assomme ou bien on s'en débarrasse, on lâche les chiens. 
Mais écoutez-les gueuler en silence là-bas, vous les méprisez, n'est-ce pas? Vous ne les connaissez même pas, nous sommes bien trop haut, et eux...bien trop bas.
Et pourtant ils sont là, toujours là. Croyez bien que le jour viendra où l'échelle se renversera, en tous cas eux ne pourrons pas tomber plus bas.
Ils n'ont rien à perdre, blessés, ils regardent passer nos habits dorés, notre morgue et notre vanité, nos boites roulantes, rutilantes et lustrées.
Pour le moment, soyons tranquilles, ils ne bougent pas, ils sont bien trop usés, bien trop las et nos matraques ambulantes couvrent encore leur voix, et la maison d'acier garde ses murs cois.. 

Ouvrez le ban! Le banc du jour

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