samedi 16 décembre 2017

Il y a toujours un peu de soleil quelquepart


Mémo d'avant, mes mots d'alors (32)

J'étais ce jeune homme qui écrivait des textes et des chansons..

Il y a toujours un peu de soleil quelque-part, le jour s’est éteint, j’allume ma lampe, et toutes ces couleurs dans ma tête m’éclatent, et tout retombe dans le vide de la pièce, quelques lames à peine hautes, à peines fortes viennent se briser au bas de mon rocher.

Et le train qui roule dans mon cœur ne s’arrête pas, ça gronde, et le corps tombé s’écrase en un cri sur le trottoir, ça vrille, mais il y a toujours un peu de soleil quelque-part.

Le transistor a pris ma solitude en charge, mais c’est un peu froid cette présence là, et ma cigarette a le goût de toi, des oiseaux crient dans le fond de ma brume, un bateau échoué, peut-être, aux écueils de ma tête...

Ça gueule, je me plonge dans l’eau au-dedans de moi, loin, profond, et c’est encore plus froid, ça crève, ma solitude s’est enfumée, et pourtant, il y a toujours un peu de soleil quelque-part.

Dans la maison d’en face, il y a des gens d’en face, des soleils d’en face, des passions d’en face, des amours d’en face, des haines d’en face et des sourires qui ne me concernent pas.

Dans la maison d’en face, il y a des gens qui me regardent, et je suis un type d’en face, avec un cœur d’en face, des défauts et des désirs d’en face, avec des problèmes qui ne les concernent pas.

Les oiseaux me gueulent ma prison, tout est bruit, fracas, je souffre de voir l’horizon, je ne voudrais pas qu’il existe, comme une limite à ma vie qui s’obstine où que j’aille, partout au bout des routes, au bout des rails, c’est toujours sur un horizon que je bute, contre un horizon que je me bats, c’est toujours un horizon qui s’oppose à moi quand j’avance vers le pied de mon arc-en-ciel...

Ça va et ça vient, là-dedans, mais autour, rien, que des choses et des photos, rien que des aimer-pas, des aimer-plus, et des larmes peut-être; sur ma plage, un couple est venu, et personne, qui m’accompagnait, s’est barré en courant, aussi la solitude...

Dans mes nerfs un couple s’enlace, et ce sac et ce ressac, et le sable et l’eau, les coquillages, et le ciel, même la marée s’en lasse, toutes ces heures passées à se retirer...

Un jour il faut bien se décider à partir faute d’appartenir, et je m’en vais aussi, c’est ça, je pars, je me laisse tout seul, tout seul, je vais te rejoindre et je me quitte, il y a toujours un peu de soleil quelque-part.

Pourquoi l’arc-en-ciel ressemble-t’il tant à l’espoir ?
Pourquoi l’espoir ressemble-t’il tant à l’arc-en-ciel ?

Pourtant, il était une fois une aube, mais une aube magnifique, avec un soleil naissant qui tombe doucement, comme de la neige, léger, caressant les feuilles, et qui tombe encore et se répand enfin sur le sol dans un murmure de tiédeur, comme une aube de bonheur, comme un premier jour au paradis.

Mes souvenirs sont flous, et puis le train passe sans regarder, obsédé par la poursuite de son horizon...

Le train m’emporte et personne n’y peut rien vers cet horizon qui toujours s’écarte comme pour se faire toujours pénétrer plus loin

Ça brise tout, le train, ça vacarme, ça abrutit le soleil et les feuilles, alors finit l’aube et mon jour est en deuil de moi, je suis dans le train, mais le pied de mon arc-en-ciel est de plus en plus loin.

Ouvrez le ban! Le banc du jour


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