mardi 24 mars 2020

Désespoir des amarrages...



Il faut partir, je ne sais pourquoi, je ne sais quand, partir pour n’importe où.

Les temps sont noirs, des orages de rage où nagent des mages qui gagent d’être des sages mais voyagent dans des nuages en plein mirage et nous engagent, nous d’un autre âge, à l’assemblage d’un paysage plus à la page de leurs présages.

Mais qui voudrait d’une autre cage ?

Je vois deux tyrans, les deux tirant, chacun par leur bout, le choix du mieux pour eux, et ça ne m’attire pas du tout. Qu’ai-je  à faire d’un fat ? Qu’ai-je à faire d’un fou ? Qu’ai-je à faire à repasser toujours pour le plaisir ? Pourquoi revendiquerais-je ma part de larmes, de labeur et de sueur ?

Ce n’est pas une vie, les cris, les pétards, trop de bruit, des coups dans l’eau, tout ça se perd dans le néant, les fourmis courent un peu partout, se montent dessus, je ne comprends pas leur manège, je ne comprends pas plus le nôtre.
Je suis perdu, combien de fois ai-je appelé ? Mais ils passent, ils passent, et je leur cours après, j’essaye de m’accrocher, je leur demande simplement de m’expliquer, de me montrer un chemin, n’importe lequel, je veux bien le suivre, mais ils me croisent sans me répondre, de leur démarche mé-ca-ni-que, au-to-ma-ti-que, je ne sais plus où aller.

Je me souviens bien qu’une nymphe me tendit la main, mais, dans ses yeux, il n’y avait rien, aucun reflet, aucune flamme, elle aussi était fausse, elle aussi programmée, pourquoi l’aurais-je suivie ? Pour qu’elle m’entraîne à tourner comme les autres dans un espace sans but ?

Me voilà, immobile, au carrefour de ces routes qui mènent toutes au même endroit. Je voudrais pouvoir voler ou m’enfoncer sous la terre, pour trouver une issue, je voudrais pouvoir viser les ailes de ma misère et tirer à vue, je voudrais fuir si tout est impossible et n’être plus.

Les temps sont noirs, plus de purs, plus de doux, plus du tout, plus que des sous, des dessous, du dégoût.

Il faut partir, je ne sais pourquoi, je ne sais quand, partir pour n’importe où...



Ouvrez le ban! Le banc du jour



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